mardi 18 août 2009

Le déserteur

Mais il s'en allait un peu trop vite,
le déserteur...
Vers la grève et ses châteaux de poulpes morts,
vers le silence qu'avait laissé la guerre...
Le varech froid, chevelure noyée de géante,
sur sa gorge de vagues dit :
je reconstruirai...
des villes comme ces amours qu'on a perdues
je boucherai les yeux pour y mettre des rires,
je sculpterai pour les user,
des femmes de boue et de sable..
Il s'en allait un peu trop vite,
le déserteur...
Quelque part derrière lui quelqu'un disait : je t'aime,
il avait tant marché
qu'il était bien trop loin pour entendre son cri...

Jacques Ducret

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire